« Ma vie ne commence pas avec l’arrivée de la DPJ. Elle ne la définit pas non plus. Ce fut une période difficile qui a changé beaucoup de choses, mais qui n’en constitue pas l’essence… », Ali, étudiant en droit à l’université et boursier de la Fondation du Barreau.
Voici l’histoire inspirante d’un jeune homme courageux qui a choisi le droit pour avoir un impact dans la vie des gens. Droit de l’immigration, droit de la jeunesse, droit criminel… bien qu’il ne sache pas encore précisément la spécialisation qu’il privilégiera, il sait déjà qu’il voudra redonner alors qu’il reçoit actuellement un appui important grâce à la collaboration de deux fondations.
C’est en 3e année du primaire que les choses se bousculent dans la vie d’Ali. Un premier signalement est retenu pour violence conjugale à la maison. Au cours des années, Ali développe des troubles de comportement importants. Il lui arrive d’être impulsif et de faire preuve de beaucoup d’agressivité.
Alors qu’Ali débute sa 6e année, une ordonnance de la cour est émise. Il doit être placé un an en centre jeunesse pour apprendre à gérer ses comportements violents. Incompréhension, sentiment d’injustice et colère. À ce moment, Ali ne comprend pas. Il est complètement déboussolé, il n’a pas de repères et n’arrive pas à s’identifier aux jeunes hébergés qui ne sont pas issus de la même culture que lui.
La place de l’école dans la vie d’Ali
Malgré cet inconfort, Ali a de bons résultats scolaires. Il va à l’école à l’extérieur du centre jeunesse.
« Avant mon passage en centre jeunesse, à chaque réception de bulletin scolaire, j’avais de très bonnes notes. En revanche, il y avait toujours des mentions de mauvais comportements. »
Avec du recul, Ali admet que malgré le manque de liberté et l’ennui des siens, lorsqu’il était en centre jeunesse, son comportement s’est tout de même amélioré grâce au soutien des intervenants. Il a aussi gagné confiance en lui grâce à l’école.
« S’il n’y avait pas eu l’école dans ma vie, je serais passé de jeune de la DPJ à jeune contrevenant. Heureusement, l’école a été un moteur de changement. C’était une source de motivation et de fierté. »
Choisir le droit pour redonner
Quelques années plus tard, les efforts scolaires d’Ali portent fruit. Il entame son parcours universitaire en criminologie. Après quelques mois d’études dans ce domaine, et malgré un grand intérêt pour la matière, il souhaite se diriger vers un métier qui lui donnera davantage le sentiment de redonner et d’être un acteur de changement dans la société. Le droit lui semble alors répondre à cet objectif.
L’aspect financier est toutefois un frein à cette ambition.
Ali apprend l’existence de la collaboration entre la Fondation du Barreau et la Fondation des jeunes de la DPJ. Il soumet son dossier en espérant avoir un retour positif. Soulagement. Son dossier est accepté. Il bénéficiera d’un appui financier complet durant ses études.
« C’était une nouvelle fantastique qui arrivait durant une période difficile financièrement pour ma famille et moi. Ce soutien me permet de poursuivre mon rêve, sans être un poids financier pour ma famille. Avec des études en droit – je le constate présentement – il m’aurait été impossible d’avoir un emploi régulier et investir le temps nécessaire pour réussir! », Ali
L’aide des Fondations
La Fondation du Barreau assume ses frais de scolarité, ses livres, une tablette qui sert pour ses nombreuses lectures, le montant qui lui serait demandé comme loyer, des vêtements pour se sentir en confiance lors de moments professionnels, en plus d’une aide pour son épicerie.
« Le fait que la Fondation du Barreau prenne en charge une partie de mes finances me permet de me concentrer sur mes études sans devoir jongler avec un emploi régulier. Ce soutien est également bénéfique pour ma santé physique : j’ai accès à des aliments plus frais, qui habituellement sont plus dispendieux. »
« Pour ma santé mentale et mon bien-être, cette collaboration est aussi très bénéfique. Avoir un suivi grâce à la Fondation des jeunes de la DPJ et savoir qu’une intervenante est disponible pour moi, c’est très sécurisant. Je sais qu’elle ne me laissera pas tomber et pour quelqu’un comme moi qui a vécu la précarité, c’est toujours un stress qui reste présent! », Ali
Actuellement, Ali entame sa seconde session en droit. Et bien qu’il reconnaisse que c’est un programme exigeant, il se sent tout à fait à sa place. On lui souhaite du succès pour la suite!
Si des jeunes comme Ali peuvent entamer ou poursuivre leur parcours dans le domaine du droit, c’est grâce à la généreuse initiative de la Fondation du Barreau qui s’est alliée à la Fondation des jeunes de la DPJ pour leur offrir la chance de poursuivre leur rêve. Une collaboration novatrice!
*Le nom est fictif, mais chaque détail de l’histoire est vrai